Nous sommes souvent inspirés par les histoires de personnages célèbres qui ont d’abord échoué avant de réussir. Albert Einstein ne parlait pas avant l’âge de quatre ans et ne savait pas lire avant l’âge de sept ans. Ses enseignants avaient déclaré qu’il avait de sévères déficiences d’apprentissage, mais il est devenu l’un des plus grands scientifiques du XXe siècle. Thomas Edison est connu pour avoir tenté l’ampoule 10 000 fois avant d’y réussir. Dr. Seuss a été rejeté par 27 maisons d’édition avant que ses livres ne sortent en rayon. Les récits de leur ténacité, de leur cran, de leur acharnement sont destinés à nous propulser dans l’action, à nous aider à vivre le vieil adage selon lequel « si au début vous ne réussissez pas, essayez, réessayez encore ».

Pourtant, au lieu d’être inspirés, certains d’entre nous sommes paralysés par la peur d’échouer, voire de réussir. Dans son livre Life’s Too Short, le rabbin A. Twerski souligne que les personnes qui ont une faible estime de soi ou qui ne se croient pas dignes de succès ont une telle peur d’échouer qu’elles évitent même d’essayer quelque chose de nouveau de peur de ne pas être à la hauteur. Pourtant, c’est l’échec qui nous pousse à nous améliorer. C’est l’échec qui nous permet de nous dépasser. Pouvez-vous imaginer ce qui arriverait si un bébé lorsqu’il apprend à marcher tombait une fois et décidait « oublie, je n’ai pas besoin de ça »? Combien de fois tombent-ils avant de parvenir à faire leurs premiers pas? Comment peut-on réussir si l’on n’essaye même pas?

La paracha de cette semaine, Vayetsé raconte l’histoire célèbre de l’échelle de Jacob. Fuyant son frère Esav, Jacob s’allonge, s’endort et se met à rêver les rêves les plus étranges: « Une échelle était dressée sur la terre, son sommet atteignait le ciel et des messagers divins montaient et descendaient le long de cette échelle. » (Beréchit 28:12).

Bien que les commentaires abondent, il y en a un qui est assez célèbre où chacun des anges représente une nation différente. Ainsi, les anges ascendants et descendants représentent la montée et la chute des empires sous lesquels la nation d’Israël devait être exilée: Babylonie, Perse, Grèce et Edom (Vayikra Rabbah 29:2).

Lorsque Jacob se réveille, il jure que « Si le Seigneur est avec moi, s’il me protège dans la voie où je marche… alors le Seigneur aura été un Dieu pour moi et cette pierre que je viens d’ériger en monument deviendra la maison du Seigneur et tous les biens que tu m’accorderas, je veux t’en offrir la dîme. » (Beréchit 28:20-22). Ce vœu de donner la dîme de tout ce qu’il a et de ce qu’il reçoit est le reflet de la très belle dévotion de Jacob au service de Hachem. Mais Jacob vient-t-il sérieusement d’exprimer le doute que Hachem tiendrait sa parole? Le grand patriarche pour lequel une nation est nommée remet-il en question la promesse de Dieu?

En fait, le Midrach continue de raconter comment Hachem a demandé à Jacob lui-même de grimper à l’échelle. Jacob répond : « Je crains que si je monte, je devrai aussi descendre ». Malgré les promesses de Hachem du contraire, Jacob refuse. Dieu lui dit ensuite : « Si tu étais monté, tu ne serai pas tombé. Dans la mesure où tu n’as pas eu confiance en Moi et que tu n’es pas monté, tes descendants seront en exile dans ces quatre empires » (Vayikra Rabbi 29).

Nos sages enseignent qu’en vérité, ce n’est pas Hachem que Jacob doutait mais plutôt lui-même. Il n’était pas sûr de pouvoir répondre avec succès aux attentes de Hachem à son égard. Malheureusement, ce doute de soi a coûté un prix élevé.

Le Talmud, dans Méguila (16a), enseigne que le peuple juif est comparé à la poussière et aux étoiles. «Lorsqu’ilest en déclin, il descend au niveau de la poussière; mais quand il s’élève, il monte aux étoiles ». Le rabbin Y. Frand explique que personne n’est stationnaire dans la vie; nous montons et descendons constamment l’échelle qui représente notre spectre entier. L’échelle elle-même est un symbole de ce mouvement. Nous progressons ou régressons tous. Nous devons juste être sûrs que nous ne laissons pas nos peurs et notre manque de confiance nous empêcher de progresser et de gravir cette échelle.

Chabbat Chalom,

Dre Laura Segall
Directrice de l’école

 

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