Dans la paracha de cette semaine, Moché s’adresse au Bené Israël et les invite à écouter attentivement lorsqu’il raconte poétiquement l’avenir du peuple d’Israël jusqu’à la fin des temps. Il débute presqu’en chanson : « Ma leçon s’égouttera comme une pluie; ma parole coulera comme de la rosée; comme les vents de tempête sur la végétation / les herbes et les gouttes de pluie sur l’herbe. » (Dévarim 32:2).

Moché compare la Torah à de l’eau. Comme l’eau imprègne le sol pour offrir un environnement propice à la croissance, la Torah imprègne notre âme pour offrir une possibilité de croissance spirituelle. Le Midrach va encore plus loin, affirmant que la Torah est comparée à la pluie, car elle a la capacité de faire de chacun de nous ce que nous pouvons devenir. Elle a la capacité d’aider chacun de nous à atteindre son potentiel.

Rachi commente la comparaison entre la pluie et la rosée. Bien que les deux fournissent de l’humidité, la pluie peut parfois être incommodante. Bien qu’on sache qu’elle peut être bénéfique pour les récoltes et assurer une subsistance à long terme, la pluie peut parfois nuire à nos projets pour la journée. La rosée, par contre, ne comporte pas les mêmes avantages que la pluie, mais elle est mieux appréciée. Rachi compare ceci à la double nature de la Torah, qui allie les bienfaits de la pluie et de la rosée.  Bien que la Torah puisse maintenir la vie et offrir des récompenses dans le Olam Habbah, elle peut aussi améliorer notre vie dans le Olam Hazeh en nous indiquant la manière appropriée de vivre et d’agir avec les autres.

Dans quelques pesoukim plus loin, il est dit au Bené Israël « Souviens-toi des jours antiques, médite les années de chaque siècle » (Dévarim 32:7). Il nous est commandé de nous souvenir de l’Exode et du don de la Torah dans chaque génération, et du devoir de constater l’œuvre de Hachem dans cette histoire. Nos sages ont réfléchi au langage répétitif utilisé dans ce verset. Menachem Tzion suggère que le mot pour années « shanot » partage sa racine avec le mot pour changement. Ainsi, il nous est demandé de considérer également les changements dans chaque génération. Le rabbin Frand développe cette idée en affirmant que même si la Torah ne change jamais, « elle possède une flexibilité intégrée lui permettant de s’adapter parfaitement à tous les temps et tous les lieux ».

Contrairement à toute discipline, l’étude de la Torah a le pouvoir de pénétrer notre âme. C’est une étude qui évoque l’émotion. En lisant les récits des personnages, leurs difficultés, leurs triomphes, leurs échecs et leurs succès, nous établissons un rapport avec eux sur le plan émotionnel. Lorsque nous étudions le Talmud, nous sommes là, dans le Bet Midrach avec les rabbanim et les élèves, à revivre leurs arguments et discussions (Harav Bloch).

Dans ses dernières allocutions, Moché enseigne une chanson aux Béné Israël, pour les atteindre au cœur, où se trouvent leurs émotions et leurs passions. Ce chant qui sera chanté par toutes les futures générations. Moché a bien compris que ce sont les sentiments et les émotions qui nous poussent à agir. Comme le dit le Rabbin Lord Jonathan Sacks de manière si éloquente : « si vous voulez changer des vies, parlez aux sentiments des gens, pas seulement à leurs esprits ».

La Torah est comme l’eau qui nourrit nos âmes. Elle a le pouvoir de changer des vies et donne à chacun d’entre nous le pouvoir d’exploiter pleinement son potentiel et de devenir le peuple que nous étions censés être.

Chabbat Chalom et Hag Saméah,

Dr. Laura Segall
Diréctrice de l’école

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